plus petites, plus incertaines, moins dangereuses: les autruches humaines

Gilberte appartenait, ou du moins appartint, pendant ces années-là, à la variété la plus répandue des autruches humaines, celles qui cachent leur tête dans l’espoir, non de ne pas être vues, ce qu’elles croient peu vraisemblable, mais de ne pas voir qu’on les voit, ce qui leur paraît déjà beaucoup et leur permet de s’en remettre à la chance pour le reste. Comme l’éloignement rend les choses plus petites, plus incertaines, moins dangereuses, Gilberte préférait ne pas être près des personnes au moment où celles-ci faisaient la découverte qu’elle était née Swann.” (Albertine Disparue, II, 210)

Scott Moncrieff: “Gilbert belonged, during these years at least, to the most widespread variety of the human ostrich, the kind which buries its head in the hope not of not being seen, which it considers hardly probable, but of not seeing that other people see it, which seems to it something to the good and enables it to leave the rest to chance. As distance makes things smaller, more uncertain, less dangerous, Gilberte preferred not to be near other people at the moment when they made the discovery that she was by birth a Swann.”


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